Grève dans les hôpitaux - Les syndicats attendent maintenant du concret pour le secteur hospitalier

Les syndicats se sont dits satisfaits des échanges qu'ils ont pu avoir avec les directions des hôpitaux et les fédérations patronales dans le cadre de la grève en front commun de ce jeudi. Néanmoins, ils attendent maintenant des avancées concrètes.

Le personnel d'une grande majorité des hôpitaux wallons et bruxellois s'est mobilisé jeudi. De nombreux établissements hospitaliers ont dû organiser un service minimum en reportant des opérations, en fermant leurs consultations, en se limitant au service du dimanche dans une majorité d'unités et en procédant à des réquisitions multiples. Des assemblées du personnel se sont également déroul&eacut e;es devant de nombreux hôpitaux.

A titre symbolique, travailleurs et syndicats ont remis aux directions des hôpitaux et fédérations patronales (Unessa, Santhea, Gibbis) des bulletins mettant en exergue leurs mauvaises notes sur le plan social.

"Les fédérations ont cependant acté l'ampleur du mouvement et affirmé leur volonté de voir signées cinq conventions collectives d'ici la fin juin, mais aussi de voir activer sans délai le fonds blouses blanches et les cent millions d'euros destinés à l'amélioration des conditions de travail", ont souligné les syndicats.

"Les directions ont aussi pu se rendre compte de l'ampleur de la mobilisation", a ajouté Sébastien Vause, secrétaire permanent SETCa Namur. "Maintenant, il est urgent que l'on passe à des actes concrets en vue d'améliorer réellement les conditions de travail. Avec le signal fort qui a été donné aujourd'hui, on espère donc que les avancées évoquées arriveront rapidement sur le terrain."

Le préavis de grève du front commun est désormais suspendu jusqu'au 30 juin afin que la négociation des conventions collectives puisse se poursuivre dans de bonnes conditions.

Le cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, aurait par ailleurs annoncé une concertation urgente pour finaliser la circulaire libérant les budgets 2021 du fonds blouses blanches, précisent encore les syndicats.

"En fait, c'est le temps passé au chevet des patients par le personnel soignant qui doit être augmenté", ont rappelé ensemble Unessa et Santhea. "Pour y parvenir, des embauches sont, certes, souhaitables. Mais les fédérations rappellent qu'il y a pénurie de candidats. Nos hôpitaux témoignent ainsi qu'ils parviennent à compenser les départs dans leurs effectifs, mais pas forcément à les augmenter."

"Pour recruter, les hôpitaux que nous représentons utilisent bien le fonds blouses blanches dans l'esprit de la loi dans lequel il a été créé", ont-ils ajouté. "Les directions ne demanderaient pas mieux que de pouvoir le liquider le plus rapidement possible pour renforcer leurs cadres en personnel. Mais le contexte de pénurie rend la chose impossible."

Le législateur a prévu un délai de liquidation de deux ans du fonds blouses blanches, justement pour tenir compte des difficultés de recrutement, soulignent encore les fédérations patronales.

En outre, l'embauche d'étudiants ne représente qu'une petite partie de la solution selon Unessa et Santhea. Ceux-ci estiment également que les partenaires sociaux devraient se mobiliser pour susciter des vocations, notamment au travers du programme "Choisis les soins".

Les fédérations rappellent enfin que "l'hypercharge" actuelle du secteur hospitalier est principalement causée par la crise sanitaire et qu'il faudra entre un et trois ans pour résorber les retards pour certaines pathologies.

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