MACS: l'inspection du travail rappelle à l'ordre les gestionnaires d'hôpitaux

Ce mercredi, une nouvelle réunion s’est tenue pour les médecins spécialistes en formation avec tous les acteurs dont les responsables des fédérations hospitalières lors de la CPNMH. Plusieurs dossiers devaient y être abordés notamment les problèmes comme la diminution de 10 jours de congés, la question des gardes, les heures de table.... 
Les services d’inspection du travail sont venus faire une présentation très intéressante de la situation dans les différents hôpitaux du pays. Ils ont expliqué dans le détail ce qui pouvait être fait ou pas dans les hôpitaux en fonction des règles en vigueur dans le monde du travail. Ce document, qui n’est pas encore rendu public, met en avant une série « de pratiques très particulières » de la part des gestionnaires d’hôpitaux. Ils prenaient visiblement certaines libertés avec la législation en vigueur. 

Feu rouge sur l'heure de table

Un exemple suffit pour mieux comprendre:  la question de l’heure de table des médecins qui étaient décomptées par des nombreux hôpitaux. Les médecins spécialistes en formation s'en plaignaient depuis plusieurs mois. "Ce n’est pas permis" a rappelé l'inspection du travail. En effet, les hôpitaux disaient aux médecins spécialistes en formation qu’ils devaient avoir leur bip pendant leur heure de table pour qu’ils soient joignables en cas d'urgence. L’inspection du travail se veut claire à ce sujet : « Si le candidat spécialiste a son bip sur lui et qu’il est joignable, cela devient une heure de travail et pas une heure de table. »
Les gestionnaires d’hôpitaux vont donc devoir revoir leur pratique en la matière ce qui va se traduire pour les MACS par une vraie heure de table ou pour les gestionnaires d‘hôpitaux par une facture un peu plus élevée à la fin du mois pour payer ses heures de travail. 

Formation des directions d’hôpitaux

L’inspection du travail a également précisé qu’elle était à la disposition des médecins en formation et qu’elle répondra à toutes les questions. Les plaintes des médecins seront écoutées et traitées. Tout cela pourra se faire anonymement et le plaignant ne risque rien. L’inspection du travail a également promis de continuer à déclencher des inspections dans toutes les institutions suivant les demandes et les dossiers qui lui seront transmis.
Se voulant proactive, l’inspection du travail a proposé (elle en fait déjà) des formations ou des séances d’informations aux gestionnaires d’hôpitaux qui le souhaitent pour qu’ils apprennent au mieux les procédures. Une bonne nouvelle pour les médecins spécialistes en formation.

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Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    11 décembre 2021

    On semble oublier une donnée essentielle, encore plus inexcusable de la part de médecins : malmener systématiquement ses repas, pendant 45 ans de travail, c'est détruire sa santé... mais aussi ne pas être au mieux de sa forme pour... soigner...
    Une interruption de repas occasionnelle n'est pas un problème, mais quand elle devient habituelle, c'est un problème : manger à tour de rôle pour assurer une permanence et pouvoir disposer d'un temps de repas paisible, est l'objectif à atteindre, et à incorporer dans la facturation Inami des hôpitaux.
    Les recommandations de la médecine du travail s'appliquent aussi au personnel soignant !

  • Monica BRAD

    04 décembre 2021

    Personnellement je soutiens l'effort de médecins en formations qu'ils puissent obtenir des conditions de travail raisonnable avec le respect de la vie privé et des heures d'études qu'ils doivent encore ajouter à leurs heures de travail.
    Probablement qu'ils savent qu'ils sont de "pseudo-salariés" car ils devrons encore débourser de leurs argent afin de payer les cotisations socialeq
    En général le travail de médecins da

  • Philippe-Charles BUSARD

    04 décembre 2021

    Franchement les « jeunes » … profitez de votre assistanat, parce je suis curieux de voir votre pratique dans quelques années quand vous aurez été formés (???) avec de tels horaires / aménagements et que vous serez assistés par des cadets tels que vous.
    Moi j’ai appris mon métier la nuit.
    Quand on devait faire preuve d’initiative - de️ courage / d’ingéniosité / …
    Vous voulez faire 48h / semaine. Combien de « patrons » voyez-vous faire si peu …?
    Je me gausse.
    Bon courage.
    Bien confraternellement.

  • sami barrit

    03 décembre 2021

    A certains commentateurs "aînés": épargnez-vous les jugements moralisateurs, ils n'intéressent que vous, illustrent une profonde méconnaissance de la problématique - voire parfois une inquiétante absence de raisonnement pourtant essentielle à notre profession - et une autocomplaisance puérile ridicule.

  • Niset Alexandre

    03 décembre 2021

    Paraît alors, nous sommes tous d'accord ! Les pauses de midi n'en sont pas, cela n'a donc aucun sens de les retirer du temps de travail !
    C'est aussi l'avis de l'inspection du travail.
    Ravi de voir que les commentaires acerbes ne sont finalement que de l'incompréhension et que nos points de vue se rejoignent ! :)

  • Anne BAIRIN

    03 décembre 2021

    Nous sommes d’accord: les heures de table n’existent pas! Que font les assistants de chirurgie pendant le reveil et l’induction de l’anesthésie? Ils rédigent les ordres postopératoires en mangeant un sandwich, montent à l’étage faire des sorties et des certificats, vont voir les urgences éventuellement chirurgicales ...
    Mais tout le monde court, depuis la nettoyeuse entre 2 cas jusqu’au chirurgien lui aussi en proie aux papiers de toute sorte, voir les familles, etc..
    De plus en plus de paperasserie et moins de monde au travail!

  • Indiana Rosso

    03 décembre 2021

    Je me joins à la remarque de Mr Niset.

    Les commentaires virulents postés sur la plupart des articles ayant attrait à cette problématique sont regrettables et semblent indiquer que ceux qui les écrivent n'ont jamais discuté avec un assistant de ses difficultés au quotidien...

  • Niset Alexandre

    03 décembre 2021

    Il semble que l'interprétation de l'avis rendu soit erronée : l'inspection du travail rappelle qu'aux yeux de la loi, si le médecin (en formation ou non) est à disposition de son employeur pour répondre aux questions ou intervenir dans son service, on ne puisse pas décompter le temps de midi de son temps effectif de travail.
    Il s'agit juste d'un rappel de la loi.
    Personne ne demande à ne pas être dérangé durant le temps de midi ou à laisse mourir les patients, uniquement à ce que la loi soit respectée et que ce temps soit considéré comme du temps de travail, comme cela a toujours été le cas !

  • Paula Blaj

    03 décembre 2021

    Donc si un patient fait un problème respiratoire ou cardiaque ,ou autre ,pendant l'heure de table du médecin assistant qui doit normalement être présent à l'étage ,on le laisse mourir???

    Comme spécialistes (donc médecin indépendants ,pas salariés ) cette notion d'heure de table n'existe pas ,nous sommes tous le temps appelé ,soit par des patients ,soit pas des urgentistes ou des collègues
    On marche sur la tête !!!!!

    Dr Paula Blaj ,pneumologue

  • Catherine WARNOTTE

    02 décembre 2021

    On marche sur la tête ! 30 ans que je n'ai pas d'heure de table!
    En tout cas profitez bien les jeunes...après ca sera une toute autre histoire!

  • Marc PETIT

    02 décembre 2021

    Malheureusement je pense que beaucoup de maîtres de stage vont se poser la question de poursuivre une telle collaboration.
    Si il n’y a plus assez de places, certains demanderont pour venir se former gratuitement et leur rémunération se fera par des vacations de gardes (vécu en France).

  • Mawete ma Kanda Jean-Philippe MAGEMA

    02 décembre 2021

    La formation semble ressemble de plus en plus à une déformation. Les «  médecins «  qui ont de telles exigences devraient s’orienter vers d’autres métiers. Un compagnonnage est un travail d’équipe. Il ne faut pas oublier que les MSF bénéficient d’un apprentissage, d’une éducation, d’une transmission de savoirs. By the Wayne, dans d’autres disciplines ou sports c’est payant…in medio virtus ? Ici on atteint des extrêmes difficilement justifiables éthiquement.

  • Anne BAIRIN

    02 décembre 2021

    Quid continuité des soins? Je quitte le bloc opératoire pour aller manger, mon collègue remplaçant à besoin d’une information manquante mais ne peut pas m’appeler?
    Encore un règlement qui contredit une de nos obligations.
    Autant changer de vocation et de job si on ne veut pas être dérangé quand on mange.

  • Jean-Paul Joris

    02 décembre 2021

    Dingue quoi !
    On veut en faire des fonctionnaires …
    Pauvre médecine !