Actions de soignants de la CSC Services publics à Bruxelles contre l'obligation vaccinale

Une cinquantaine de personnes ont manifesté mercredi matin devant le cabinet du ministre bruxellois de la Santé Alain Maron, à l'initiative de la CSC Services publics, pour protester contre la décision prise vendredi par le gouvernement fédéral d'imposer des sanctions - et in fine des licenciements - aux soignants qui ne seraient pas vaccinés contre le coronavirus d'ici la fin du premier trimestre 2022. Une délégation a pu faire part de ses revendications à une représentante du cabinet ministériel.

Les manifestants portaient des messages comme "SOS" et "Applaudis en 2020, licenciement 2021". Ils ont aussi brandi des photos de soignants fatigués dans les couloirs des hôpita ux, relevant qu'ils ont dû continuer à travailler même positifs au coronavirus et que des lits sont à l'heure actuelle fermés faute de personnel.

"Nous ne sommes pas anti-vaccins, mais contre les sanctions", a défendu Véronique Sabel, secrétaire nationale CSC Service publics. "Hier, nous étions à Namur et avant-hier dans la province du Luxembourg. Les travailleurs non vaccinés qui se sont exprimés ont dit que le résultat de la sanction, c'est une démission. Ils quitteront le secteur. Les conséquences sont réelles. Les services sont en train de se vider", a-t-elle alerté.

La déléguée syndicale a ensuite expliqué que la CSC est favorable à la sensibilisation du personnel soignant à la vaccination, mais pas à des sanctions et à l'obligation vaccinale, surtout tant que celle-ci ne concerne que les soignants.

Les manifestants affiliés à la CSC Services publics se sont rendus dans l'après-midi au Home Saint-Lambert, lié au CPAS de Woluwe-Saint-Lambert, puis au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) Saint-Pierre. Ils ont collecté des témoignages de soignants non vaccinés. "On sent de la peur de se faire vacciner, de la peur de parler et de la pression dans les hôpitaux pour qu'ils se fassent vacciner", observe Véronique Sabel. "Ils sont identifiés, parce que leur statut vaccinal est connu. Les employeurs se rendent compte que la charge de travail est de plus en plus lourde, car il y a de moins en moins de gens présents. Ils se disent que s'ils n'arrivent pas à contraindre les soignants à s e faire vacciner, il n'y aura plus grand monde à un moment donné au chevet des patients. Mais si demain on met réellement à la porte ceux qui ne sont pas vaccinés, je ne sais pas comment ils vont faire dans les hôpitaux, surtout si on est bien à l'aube d'une 4e vague".

La CSC Services publics poursuivra sa semaine de mobilisation avec des actions jeudi à Liège, puis vendredi à Charleroi et à Mons.

La CNE, qui représente les soignants du privé, s'est distanciée de la CSC Services publics en raison de la formulation jugée malheureuse d'un tract de la section publique, mentionnant que "l'efficacité du vaccin n'est pas encore démontrée sur du long terme" et que "la maladie tue peu". Quant à la grève prévue le 7 décembre par la CNE, la CSC Services publics pourrait ne pas y participer. Sur le fond, les deux branches du syndicat se rejoignent. Elles se disent favorables au vaccin, mais contre l'obligation vaccinale des soignants.

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