Maintenir la chaîne transfusionnelle lors d'une pandémie est essentiel, indique le Conseil supérieur de la santé (CSS) jeudi dans un communiqué. Il précise que la consommation en sang n'a diminué que de 17% ce printemps, malgré l'arrêt des interventions chirurgicales non critiques par les hôpitaux.
"Fort heureusement, les collectes de sang avaient été abondantes pendant le mois de mars car, au même titre que le nouveau coronavirus lui-même, une pénurie en sang constitue un risque vital pour de nombreux patients", selon le CSS.
Il conclut qu'il faut accepter l'évidence que le réapprovisionnement des réserves de sang est une activité essentielle. En dehors des dons de sang, il n'existe en effet aucun moyen de maintenir un approvisionnement suffisant en composants sanguins.
Or, une pénurie sévère de ces composants sanguins obligerait les prestataires médicaux à prendre des décisions difficiles quant au choix des patients dont l'état nécessiterait une transfusion, ajoute le CSS. Et d'insister : "Plus que jamais il faut ne pas commencer à travailler au cœur de la tempête mais prévenir".
Bien que le coronavirus soit un agent pathogène qui n'est pas transmis par le sang, le don de sang chez un donneur potentiellement "à risque" (symptomatique ou supposé tel ou ayant eu un contact récent avec un patient avéré positif) doit être reporté. "C'est dans ce report que réside un maillon faible de l'approvisionnement en période de pandémie", explique le CSS. Il encourage donc les donneurs à continuer de donner régulièrement, car c'est grâce à une contribution solidaire et soutenue que l'activité transfusionnelle peut être maintenue.
Par ailleurs, le CSS attire l'attention sur les limites des réserves de plasma destiné à la préparation de médicaments dérivés du plasma, tels que les immunoglobulines pour les enfants atteints d'une immunodéficience primaire. Il avertit que si ce problème n'est pas surmonté rapidement, il faut s'attendre à une pénurie drastique en immunoglobulines d'ici le début de 2021.
Le CSS évoque enfin les difficultés potentielles que risquent de rencontrer les acteurs de la chaîne transfusionnelle dans l'approvisionnement en matériel "connexe", comme les réactifs pour les tests de laboratoire.