Un nouveau probiotique sous la loupe pour combattre les résistances aux antibiotiques

Des chercheurs de l'Institut des sciences de la vie de l'Université catholique de Louvain viennent d'enregistrer une avancée scientifique ouvrant la voie vers de nouveaux traitements antimicrobiens, annonce mercredi l'UCL dans un communiqué. Ils ont ainsi découvert que certaines bactéries, présentes dans la flore intestinale et agissant comme des "cannibales", disposaient de propriétés qui pourraient être utilisées pour combattre leurs homologues résistantes aux antibiotiques.

La bactérie "cannibale" en question, appelée S. salivarius, est particulière en ce sens qu'elle produit à la fois des toxines dans l'intestin pour assassiner les bactéries voisines et qu'elle capture par ailleurs leur matériel génétique, ce qui la rend mieux à même de prospérer dans la microflore intestinale, expliquent les chercheurs Johann Mignolet et Pascal Hols, qui comparent ce comportement à celui des tribus cannibales.

"Plus ou moins 700 espèces de bactéries et champignons composent la flore intestinale. Leur nombre évolue au cours du temps et varie d'un individu à l'autre en fonction notamment de la génétique ou de l'alimentation", explique le chercheur post-doctorant Johann Mignolet, contacté par Belga. S. salivarius est d'autant plus intéressante qu'"elle est l'une des premières bactéries qui arrive dans la flore bucale et intestinale chez le nourrisson et que l'on en est porteur tout au long de la vie", précise-t-il.

Concrètement, S. salivarius pourrait être utilisé directement en tant que probiotique  pour combattre les bactéries nuisibles qui se trouveraient dans l'intestin ou la bouche. Par ailleurs, une autre application serait que les chercheurs puissent développer eux-mêmes les toxines que la bactérie produit et les utiliser à des fins thérapeutiques par exemple contre le staphylocoque doré ou encore la listeria.

Les recherches, notamment subsidiées par le Fonds de la recherche scientifique (FNRS), ont été menées en collaboration avec Jacques Mahillon, également de l'UCL, et Tom Coenye de l'Université de Gand. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Cell Reports.

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